A tous les méprisés, les dépités, les fatigués, les révoltés, les broyés de l’existence ;
A tous ceux qui méprisent, broient, usent et abusent, parfois même sans s’en rendre compte ;
A tous ceux qui tiennent leur jugement pour juste ;
A tous ceux qui cherchent une voie dans l’existence ;
A tous ceux qui cherchent la Vérité.
Quête de la Vérité sur tout homme
Titre I : Préambule
Titre II : De l’origine de l’homme
Titre III (début) : Mise en place des voies, état du mental, convictions
Titre III (suite) : Genèse individuelle des voies, sentiment intérieur, droit à l’accomplissement
Titre III (fin) : Moyens d’accomplissement, conditions de survie, évolution individuelle et collective
Titre IV : Voies d’expressions des instincts selon les deux voies, du positionnement entre ces voies
Titre V : De Dieu ou de son absence
Titre VI : La relation à l’Amour, qui fait sens, qui crée la Vie
Titre VII : Réconciliation des religions (y compris la philosophie)
Titre VIII : Vers la Vie
Titre IX : Conclusion
Titre X :Post-scriptum
Titre I : Préambule
Le présent document livre une version vraisemblable et robuste, même si elle s’avèrerait approximative, de la genèse de l’homme des origines à ce jour.
Le présent document ne prétend pas décrire par le menu détail toutes les possibilités du positionnement personnel et général, d’ailleurs souvent multiple et même contradictoire, au gré des contextes et de leurs inéluctables évolution avec le temps,
mais seulement à tracer les lignes maîtresses qui sous-tendent toutes les autres.
En décrivant deux positionnements extrêmes et opposés, et les cas intermédiaires courants, tous les cas peuvent devenir intelligibles.
Le présent document prétend traiter les questions existentielles et spirituelles qui se posent à l’homme seul et qui seules, résolues, pourront modifier la trajectoire de chacun et de l’humanité.
Si l’on peut trouver une explication à tout, et donc une forme de justification à tout acte, lorsque la lumière éclaire la possibilité des choix, les actes deviennent responsables et assumés.
Seule la lumière est susceptible de faire varier durablement notre comportement.
Refuser la lumière équivaut à assumer l’obscurité.
Toute remise en question ne sera pertinente que si elle vient de la personne elle-même.
Bien avant d’essayer de jauger son voisin, que chacun fasse donc l’introspection nécessaire sur lui-même.
Titre II : De l’origine de l’homme
L’homme, comme toutes les espèces, est le fruit d’une évolution.
Dans le monde animal, il n’est pas rare de voir un mâle écarter ses rivaux ou tuer une descendance qui n’est pas sienne. Agissant ainsi, la garniture génétique de ce mâle sera plus représentée dans la descendance de l’espèce. Ce comportement a été validé par la sélection naturelle à travers les caractères corrélés à la force physique à savoir : la santé, la robustesse, la vivacité, la vigueur… Cette action violente permet donc d’accélérer la transmission des caractères favorables à l’espèce.
Dans le monde animal, il n’est pas rare d’également d’observer un comportement de groupe. Les membres de ces groupes présentent toujours un lien de parenté. Ce comportement de groupe offre l’avantage de la force du groupe : défense collective, surveillance collective, solidarité… Ce comportement social de partage des activités, de coopération a été validé par la sélection naturelle car il permet une meilleure survie de la descendance. Ce comportement est le plus souvent l’apanage des individus femelles, parfois soumis à un mâle dit dominant et protecteur du groupe. Les groupes sont stables et familiaux, les jeunes mâles, chassés par le dominant ou les femelles qui veulent protéger leurs petits, voyagent et induisent les nécessaires échanges génétiques entre groupes pour éviter la consanguinité.
De cette situation courante, l’homme a dû évoluer. Progressivement, des petits groupes familiaux de femelles ont pu tenir en respect, les mâles trop agressifs, les empêchant de se reproduire, et donner l’avantage aux mâles les plus doux. Ensuite, un même groupe a pu faire cohabiter plusieurs mâles, plusieurs familles. Des individus extérieurs, paisibles, exclus car pas assez agressifs pour s’imposer ailleurs, ont pu s’intégrer au groupe, l’élargir (génétiquement). Peu à peu les phéromones sexuelles disparaissent… Cette évolution a eu lieu entre 6 et 1,5 millions d’années (australopithèques, Lucy, Toumaï) lorsque la forêt a quitté l’homme. En cas de danger, les individus identifiés par les autres comme plus solidaires, plus sociables, plus doux, plus serviables envers leurs pairs, étaient davantage eux-mêmes aidés en retour et secourus en cas de danger (accroissement de la survie et donc de la reproduction de ces individus sociables, solidaires et doux). Cette évolution s’est accompagnée d’un accroissement de la capacité d’empathie, de compassion, d’affection, de communication nécessaire à cette sociabilité (Homo habilis, ergaster, erectus). Tout ceci s’est inscrit profondément dans les gènes, car l’évolution fut lente et progressive, unidirectionnelle.
Ensuite, les conditions de vie se sont instabilisées, devenues erratiques, provoquant la quasi extinction de l’homme, mais favorisant la capacité d’analyse, de déduction, de réponse adaptée, innovante, réactive, créative, inventive… La capacité de communication s’est améliorée en parallèle pour permettre l’intégration de ces émulations intellectuelles individuelles en une émulation collective évolutive. Cette part d’intelligence, qui s’est inscrite dans les gènes, est malléable, fortement soumise au conditionnement et aux événements auxquels elle est soumise. Le cœur de l’humanité (population « sapiens sapiens » ) est né d’un groupe d’individus de 800 personnes, autant dire que nous sommes tous cousins…
L’amour précède le principe de l’intelligence humaine et l’a initiée. Sans cette capacité à Aimer de manière désintéressée, la force serait restée dominatrice ; cette capacité à aimer de l’homme a installé l’intelligence comme vecteur d’union, de réussite du groupe. L’intelligence dans son développement sert l’Amour, l’Amour qui est synonyme de réussite du groupe. Le sens pour l’homme est l’intelligence associée à l’Amour.
Le fait religieux apparaît dès l’instant où se fait le constat d’injustice devant la mort (l’existence), toujours omniprésente. En effet, la mort frappe le plus souvent au hasard ; certains meurent jeunes, d’autres vieux… certains sont plus vigoureux, d’autres plus fragiles… sans justification particulière. A la chasse, pourquoi certains animaux sont tués et d’autres pas ? La religion permet de rétablir la justice face aux différences de traitements entre individus scellés par la mort. La religion permet à chaque individu de transcender ses différences pour en faire don au groupe, vivre pleinement ensemble (croyances et appartenance au groupe sont liées).
L’homme se sent donc bien dans une société solidaire, affectueuse, harmonieuse, pacifiée, et positivement intelligente. La religion fait partie de l’équation depuis toujours ; en supprimant l’injustice apparente, l’arbitraire aveugle, elle autorise l’expression parfaite de l’amour dans le groupe (solidarité parfaite).
L’homme, dans son évolution primitive (groupes initiaux), devait constituer des groupes pas très élargis (de 50 à 200 individus maximum) compatibles avec une prévention du risque de consanguinité, mais aussi imposés par la recherche efficace d’une nourriture dispersée, et optimisés par la réduction du risque de pandémie.
Dans un groupe si restreint, doué d’intelligence, personne ne pouvait imposer une injustice sans qu’il y soit porté remède. Si l’injustice était volontaire, pleinement consciente, récidivée, l’individu risquait l’exclusion à tout le moins morale du groupe… Si la non-solidarité s’installait par voie culturelle, le groupe disparaissait rapidement sous la pression du milieu.
Lorsque des situations potentiellement conflictuelles entre groupes surgissaient, chacun savait sa fragilité (toujours proche de l’extinction) et l’intelligence, pour se préserver conseillait à chacun de faire la paix et de fraterniser. De plus, ces rencontres étaient aussi une opportunité de passerelles pour les individus des deux groupes. Les deux groupes se mélangeaient pour réduire chacun leur consanguinité. Le taux de croissance de la population selon les sous-espèces sapientiales (sapiens, neandertalensis, denisova…) varie, ce qui explique l’assimilation inégale des gènes de certaines souches à notre ADN actuel et la prépondérance des gènes de « sapiens ».
Dans ces groupes primitifs, des couples stables réduisaient le risque de tensions entre le nombre réduit d’individus du groupe (adultères, séparations). Elles évitaient, de plus, que les personnes les plus fertiles/attractives réduisent par leur présence la variabilité génétique de la population et nuisent au sentiment de fraternité dans le groupe. Elles permettaient aussi l’identification de la descendance, évitaient des unions consanguines ultérieures.
Le non sens, par opposition au sens façonné par la sélection naturelle, disjoint amour et intelligence. Cette disjonction crée nos déséquilibres, nos malheurs.
Si la recherche et la poursuite du gibier a été le moteur de la colonisation de nouvelles terres, la réduction durable du stock de gibier (fin de la colonisation des terres) a été source de tensions entre groupes primitifs. Dès lors, ces groupes s’assemblent en tribus (alliances de groupes primitifs) pour assurer la solidarité, la paix, la défense du territoire, les compromis entre groupes et entre tribus. Dans ces tribus, plus personnes ne connaît tout le monde… une organisation sociale se met en place, des personnes en représentent d’autres, absentes au débat, des élites (grands chefs) apparaissent. Parallèlement pour réduire le risque de tensions et de conflits, on améliore la prospérité en développant l’agriculture. Peu à peu l’homme se sédentarise, les civilisations naissent. Les élites profitent de leur position pour capter le surplus de prospérité qui se crée ; l’injustice consciente et volontaire naît. Dès cet instant, l’intelligence s’est détournée de ce pour quoi et à travers quoi elle s’était développée : la coopération, le partage, la fraternité, la paix… Dès lors, le conditionnement, l’imprégnation… la culture, l’éducation ont pu se tourner au moins insidieusement, vers la recherche de privilèges, de faveurs… le non-sens. De ce non sens en action, et aussi parfois du fantasme de ce non sens (on ne veut pas être la victime, l’abusé, donc on épouse le non-sens), naissent les suspicions, les manipulations, les tromperies, les conflits, les guerres… toutes nos misères infondées.
Pour maintenir la cohésion sociale (forme réduite de solidarité), une société où agit l’insensée doit accroître sans cesse sa prospérité, l’aisance, la jouissance de ses membres (croissance interne et externe ; progrès techniques, scientifiques et conquêtes de nouveaux territoires, de nouvelles richesses, asservissement d’autres peuples) faisant ainsi malgré l’injustice interne adhérer chacun au projet du groupe. A défaut, la cohésion peut être maintenue par la contrainte, l’exercice de la peur, y compris à travers une religion oppressive et donc dévoyée. Si la peur disparaît, la logique de l’élimination physique s’engage (assassinats, répressions).
Peu à peu et à échelle croissante, des phénomènes de concentrations incessantes des groupes, communautés, sociétés, et des privilèges, se mettent en place pour assurer la défense, accroître sans cesse le pouvoir, la protection, l’aisance de privilégiés... La pyramide sociale se construit et se renforce par l’action du non‑sens. Parallèlement à cette pyramide, s’instaurent le délitement des valeurs morales.
De façon récurrente et cyclique, des crises, des révoltes, révolutions, des effondrements de civilisations… se produisent au gré des ruptures d’équilibre entre insensé et espoir, justice, peur.
D’un point de vue génétique, cette évolution récente de l’humanité (10000 ans) n’a pas pu s’inscrire dans les gênes. En effet, dans ce nouveau contexte, la sélection est devenue inopérante : les individus solidaires peuvent parfois et parfois pas mieux s’en sortir ; les individus égoïstes, idem. Enfin, le non sens ne peut survivre sans la présence du sens ou ce serait le chaos, la mort immédiate.
Titre III (début) : Mise en place des voies, état du mental, convictions
Titre III (suite) : Genèse individuelle des voies, sentiment intérieur, droit à l’accomplissement
Titre III (fin) : Moyens d’accomplissement, conditions de survie, évolution individuelle et collective
Titre IV : Voies d’expressions des instincts selon les deux voies, du positionnement entre ces voies
Titre V : De Dieu ou de son absence
La création est gouvernée par des lois intemporelles, physique, chimie, biologie… Ces lois régissent la nature, la déterminent, lui donnent une orientation, un sens.
L’homme est le seul être émancipé de son origine, de sa nature, seul capable de remettre en question la place qui lui a été façonnée par ces lois. Les arts, au degré maximal de leur noblesse, sont le support de ses questionnements, de ses expériences, de ses éléments de réponses.
Seul l’homme est capable par son intelligence, ses capacités, de modifier, d’altérer le sens de tout ce qui est.
Pour faire pleinement sens, accueillir et vivre l’amour, il est nécessaire à chacun de dépasser son soi limité, de reprendre sa place de rien, sa place naturelle dans le tout. L’homme recherche cet abandon salutaire de lui-même dans le tout, dont il est lui-même, dont il n’est rien ou si peu.
Sans ce dépassement de soi, l’homme est damné à l’errance vers le non-sens, contraint par une déraison aliénante héritée du passé. Du fait de connaissances toujours plus élevées et potentiellement plus mortifères, il entraine de manière cyclique toujours davantage à sa suite, l’ensemble de ce qui est.
Le temps est illusion et tout est déjà écrit ; l’immanence existe donc, elle est un fait. Mais existe-il une Conscience autour de cette immanence ou l’immanence est-elle sans conscience, suspendue dans le néant?
Si l’immanence est suspendue dans le néant, il n’y a pas de possibilité de lien transcendant entre les différents acteurs de l’immanence, d’unicité. La transcendance, si elle existe, est donc liée à une forme de conscience qui dépasse les seules dimensions physiques de l’espace-temps, des espaces-temps.
Pour autant qu’il ne soit pas trop dénaturé, l’homme tend par une inclinaison naturelle à croire à la transcendance, à l’au-delà. En effet, par conditionnement affectif aux parents/amis décédés (lien d’Amour) et le détachement des contraintes de ce monde qui vient avec l’âge, l’homme y croit spontanément.
Néanmoins, si Dieu existe, non seulement il est dans le secret de l’immanence, mais aussi dans la transcendance… Dieu n’a dès lors pas de fin, ni de commencement ; il est, mais il est aussi le support du lien transcendant, conscience de l’immanence.
Dieu maîtrise et sait toute chose et n’a nul besoin de nous éprouver pour nous connaître. Si Dieu était ignorant, comment pourrions-nous avoir confiance en son jugement ? Si Dieu nous éprouvait sachant par avance tout le résultat, comment faire confiance en un Dieu sadique ?
Le dessein véritable de nos vies n’est donc pas de réussir une épreuve, mais de vivre une aventure, celle d’une vie d’Amour, ce qui nécessite différences et péripéties.
Le mal ne peut donc venir de Dieu, mais seulement de la liberté accordée à l’homme.
Notre liberté est d’accepter de vivre ou non l’Amour conformément à l’empreinte faite par Dieu en nous, d’accepter de retrouver humblement notre place.
Sans lien transcendant, sans Dieu, comment garder le cap ici-bas, ne pas être dérouté lorsque l’injustice, le mal, devient plus intense ? Etre sans attache extérieure à la réalité apparente renforce la nécessité d’une justice immédiate, toujours discutable, nous fragilise, nous pousse au mal.
Dieu (transcendance) est au service de l’homme. Par son existence, il permet à ce dernier de se réaliser totalement selon sa nature. Le concept de Dieu (transcendance) est gratuit et libre. Personne ne peut l’imposer, chacun a à le choisir.
Par ce lien transcendant, nos vies ne se restreignent pas à nos existences et l’avenir est toujours devant nous, plein de promesses d’Amour. Nos différences d’existences ne sont plus des injustices, mais des opportunités pour créer de l’Amour entre nous, éternellement.
Par l’immanence, Dieu peut nous guider efficacement vers l’accomplissement de notre nature profonde personnelle. Par cette immanence, on peut avancer que Dieu a créé toute chose différente pour qu’elle puisse être différemment parfaite, que tout peut un jour devenir parfait, que tout sera parfait un jour, sinon Dieu serait incompétent, non immanent. Dieu n’a de prise que sur ceux qui se laissent guider ; l’accomplissement d’une humanité parfaite suppose que tout le monde se laisse guider librement.
Néanmoins, la certitude de notre décès et l’incertitude sur la transcendance questionnent notre liberté, nous rendent libre, nous contraignent à choisir un sillon dans l’existence, à agir en bien et/ou en mal.
Il y a peut-être de l’orgueil à croire qu’une Conscience, qu’un Dieu ait pu nous susciter et nous accorder la liberté, et une certaine humilité à croire que nous sommes issus du Néant ; mais n’y-a-t-il pas tout autant d’orgueil à vouloir se passer de Dieu, de transcendance, à croire que nous n’avons pas besoin d’aide pour réaliser harmonieusement notre liberté ?
Combien de nos décisions, de nos comportements, sont irrationnels et mortifères au regard de nos connaissances, mais à la limite non définitivement condamnables, car tant qu’il n’y a pas de lumière sur tout, il n’y a en vérité de lumière sur rien?
Ces actes irrationnels sont-ils gouvernés par une forme de transcendance opposée à Dieu, qui cherche l’asservissement et l’anéantissement de l’homme ?
Le diable existe‑il ?
Titre VI : La relation à l’Amour, qui fait sens, qui crée la Vie
En notre monde d’aujourd’hui comme hier, les personnes sont le plus souvent à cheval sur plusieurs positionnements selon les différents contextes (familial, professionnel…). Force est de constater, quelle que fut l’époque historique, que le monde est tenu par le non sens et que le sens subit à défaut de convaincre… individuellement et donc aussi collectivement.
Or un seul positionnement peut nous porter pleinement à la vie, la voie sensée. Analysons la progressivité de l’engagement dans cette voie.
La recherche perpétuelle d’une loi plus juste est une protection qu’il faut toujours privilégier et renforcer dans la mesure du possible, en reconnaissant aussi ses limites. Pour s’approcher de la vie, la première condition est de respecter une loi la plus juste possible, au-delà de la simple légalité juridique, et de ne pas respecter les aspects injustes de la loi (loi raciste…). Il faut veiller à avoir une conduite morale aussi propre que possible, ce qui n’est déjà pas toujours facile.
Ensuite, il faut expérimenter la voie sensée, l’Amour, pour vivre vraiment. Les joies authentique issues de ces expérimentations confortent et renforcent dans le chemin du sens, de l’Amour. La fréquentation de communautés ayant fait vœu de vivre cet Amour, la première communauté étant en principe sa famille, puis avec son conjoint éventuel, est le meilleur terreau pour développer et cultiver cette espérance.
La volonté engagée à Aimer ne doit pas être synonyme d’aveuglement. Pour que soit l’Amour, il faut convaincre l’autre d’aimer aussi, car l’Amour ne se vit pas seul, il est une rencontre. Mais, si l’autre cherche à clairement à nuire, voire à manipuler cette volonté (souvent tacite dans un premier temps) pour en abuser, s’entêter dans cette relation renforce l’autre dans le non-sens et renforce le non-sens tout simplement en lui permettant de s’exercer sans crainte. Il faut être force de proposition, toujours ouvert, mais sans naïveté. Il ne sert à rien de s’exposer, de s’obstiner, mieux vaut se retirer, voire se protéger par ce que la loi offre de juste. Il faut laisser à chaque rencontre sa chance, l’accueillir, sans jamais fuir à priori, mais en ne prêtant pas inutilement le flanc au non‑sens, ce qui n’aurait pour effet que de le renforcer. Une personne respectueuse n’abuse pas, ne cherche pas de profit, de position.
L’homme dans la voie du sens saisit peu à peu son impuissance à triompher de ce monde insensé ; il est sans doute même davantage attaqué, menacé par l’insensé en raison de son choix de voie; il se sent de plus en plus petit, humble, à l’égal du plus pauvre des pauvres, rien. Cet homme peut se sentir très désemparée, si sa foi en Dieu ne l’équilibre pas. Le désespoir peut le saisir. Retourné par le non‑sens, il peut même s’autodétruire pour tenter d’y échapper (suicide) ou carrément basculer dans le non-sens (révolte-révolution). D’une révolution menée dans le sang, ne peut naître une humanité aimante, réconciliée.
Il faut donc cultiver l’espoir, développer sa foi, y compris par conditionnement, par répétition des actes de foi.
Dans notre jeunesse, pour espérer que l’Amour puisse triompher, il suffit d’espérer en nos capacités, en celles de nos parents, en celles de nos pairs.
Au fil du temps, il faut développer et affermir cette foi en l’Amour en l’étendant dans l’au-delà, dans un lien transcendant.
La pratique de rites, d’actes récurrents reliés à la foi, s’imposent pour maintenir et fortifier leur aspiration d’Amour: rituels de pardon, rituel de demande (prière), rituel de remerciements (louanges), rituel de communion (serment d’union, d’alliance en l’Amour), de partage (matériel et spirituel) … autant par les actes que par la parole.
Ces rites permettent à chacun de s’inscrire dans une aspiration collective d’Amour, de rétablir l’espérance de chacun en tous, de réduire l’importance de chacun à sa juste nullité ; chacun n'est rien sans l’autre. Tout est le fruit de ce qui nous relie et nous transcende ; nous nous inscrivons chacun dans ce projet qui nous dépasse et nous embrasse.
Chacun, seul en son fort intérieur, doit aussi perpétuellement réaffirmer en lui et pour lui sa foi et toutes ses implications. La communauté ne peut aliéner la conscience individuelle de chacun ; chacun doit également y travailler.
Par la contemplation, et le conditionnement à cette forme d’intelligence (dont le travail de la respiration, des mouvements lents et amples, des gestes, des postures d’adoration, certains chants ou paroles liturgiques…), chacun peut se sentir proche et aimé de Dieu ou guidé avec Amour vers la transcendance. En s’émerveillant d’un paysage, d’une circonstance singulière où l’on a ressenti la transcendance, en faisant le vide de nos préoccupations immédiates, en repositionnant notre être étriqué en harmonie, en communion avec sa source originelle, l’éternité, l’atemporalité, chacun peut entrer en résonance avec le dessein d’Amour pour nous et le monde, se sentir aimer infiniment, se réaliser en tant qu’homme aimant. Pour accomplir son humanité, il faut, par l’acquisition d’une contemplation toujours plus perpétuelle, toujours s’effacer davantage, aller jusqu’à ne plus s’appartenir, à être de toute éternité, inscrit dans le mystère de Dieu (transcendance).
A certains moments, nous avons l’impression que Dieu ou le guide aimant se rend absent à nos sens et à notre intelligence (nuit mystique). En fait, à mesure que nous évoluons ici-bas, notre lien avec lui évolue. Parfois, nous peinons à faire évoluer ou à renouveler le lien avec Lui. En effet, il arrive que suite à un événement, une situation plus difficile, une lassitude, une incompréhension, nous devions faire un saut dans notre relation, découvrir une nouvelle dimension. Tant que ce palier à franchir ne l’est pas, nous ressentons l’abandon, les ténèbres. Le dernier palier à franchir (décès) est le passage en Dieu (transcendance).
Titre VII : Réconciliation des religions (y compris la philosophie)
Toutes les religions naissent du même besoin pour l’homme de vivre l’Amour et/ou de le retrouver (ce qui est le cas de nos jours). Il s’agit d’une composante humaine universelle (des croyances, des rites, des pratiques pour nous porter au bien, à l’humanité). Il en va de même pour la philosophie authentique, qui ne rejette pas la transcendance, nécessaire à donner un axe à la réalisation du bien, même si ses croyances et rites sont grandement démystifiées (agnosticisme), rationalisées. A défaut, il ne s’agit pas de philosophie authentique, mais de nihilisme, d’une philosophie du suicide. L’athéisme absolu est fondamentalement nihiliste, suicidaire.
Selon le contexte environnemental (sécheresse, moussons, cyclones, inondations, sismologie, démographie, famines…), selon le contexte socioculturel (guerres, racismes, despotismes, génocides passés, abus d’autorité, manipulations…), les religions véritables se conforment différemment dans le but de porter les hommes au Sens, à la Vie, à l’Amour.
Toutes élaborent des métaphores, des symboles, des rites, des traditions… même la philosophie (rites laïques, même s’ils sont minimalistes). Chaque religion prise individuellement crée un ensemble aussi cohérent que possible, sans qu’une puisse être déclarée parfaite si elle méprise l’autre, ne l’aime pas.
Ces différentes cultures religieuses sont autant de richesses qui ouvrent de différentes manières l’homme à différentes dimensions de son être et l’enracinent dans une continuité spirituelle. Chaque homme entretient avec sa culture religieuse une relation plus ou moins intime, secrète et personnelle ; chacun progresse vers l’insaisissable, l’indéfinissable, l’infini, l’éternité, avec l’aide de sa culture religieuse (ou philosophique).
Aucune dissertation aussi brillante qu’elle soit, ne pourra remplacer le lien viscéral, bien au-delà du simple lien affectif, que l’on peut entretenir avec ses croyances. La religion n’est pas qu’un discours cartésien, qu’une réflexion, elle est aussi sensations, émotions, résonnance, effusion, souffle… mystères de la Vie.
Toutes les religions, et même la philosophie (religion laïque si elle n’exclut pas la transcendance), ont tendance à être détournée de leur but premier pour satisfaire l’orgueil, la prétention, l’ambition, l’arrogance de quelques hommes, voire d’un peuple tout entier.
Bien des croyances inutiles pour l’exercice de l’Amour, voire mortifères, ont été ajoutées et érigées en dogmes pour se différencier d’une autre religion influente, d’un autre courant philosophique. Bien des croyances ont été ajoutées pour asseoir l’autorité de certains tandis que chacun doit rester libre, dans une relation non tronquée, c’est la condition de l’Amour.
A chaque religion, courant de pensée, de balayer devant sa porte. Que les élites intellectuelles se dépouillent de leurs privilèges, s’ils servent vraiment la cause qu’ils prétendent. Que tout soit réformé pour tendre avec le plus de cohérence et de pureté vers la Vérité qui fonde chacune d’entre elles.
Il faut que chacun envisage l’homme de religion étrangère comme embarqué dans la même aventure de l’humanité. Chacun, selon sa culture, son origine, son histoire, adopte des croyances, des mythes, une culture religieuse qui lui paraissent pertinentes pour le conduire à la Vie et qui évoluent en lui en permanence. Aimer, c’est vouloir l’autre différent et non semblable., c’est respecter la singularité de chacun et la chérir. Il y a autant de manières de croire pour l’accomplissement du bien que de personnes, même au sein d’une même religion, d’un même courant de pensée. Il y a autant de relations différentes à Dieu et à la réalité que d’hommes.
Chacun doit vouloir comprendre la logique des croyances/mythes de l’autre et comment ils pointent le même objectif (la Vie, l’Amour). Chacun peut expliquer respectueusement à l’autre, par quelles croyances/mythes, il tient le cap, progresse, s’élève.
Ceux qui prétendent que s’ouvrir est se perdre, veulent conserver leur emprise, leur pouvoir mais ils maintiennent l’homme dans l’obscurité, loin de l’objectif qu’est l’Amour. S’ouvrir est se révéler, devenir plus conforme à sa nature, être plus humain. S’ouvrir est exposer ses faibles moyens pour vivre l’Amour ; s’ouvrir est se donner à l’Amour de l’autre, s’ouvrir est réaliser l’objectif. Se fermer est mettre la finalité sur les croyances/mythes/dogmes et non sur l’Amour ; se fermer est ne pas vouloir connaître et reconnaître ses fragilités, est se priver de l’objectif. Se fermer est tuer l’Amour.
Que certaines personnes se nourrissent d’un même fond religieux en raison d’une histoire similaire est normal. Que ces personnes se réunissent librement ensemble pour l’exercice d’un rituel, d’un enseignement religieux… est normal, mais au sein d’une même communauté, les différents rites/religions/philosophies doivent se côtoyer sans que jamais l’autre soit exclu, mais toujours invité, accueilli, même différent dans sa croyance. De temps à autre, pourquoi les musulmans n’iraient pas à la messe pour soutenir les chrétiens dans leur foi, pourquoi les chrétiens n’iraient pas à la synagogue soutenir les juifs dans leur foi, pourquoi les philosophes n’iraient pas à la synagogue soutenir les juifs dans leur foi, pourquoi les musulmans n’iraient pas dans les cercles de philosophies pour soutenir les philosophes… si le respect et l’Amour de l’autre existe vraiment, tout est possible. Il faut une laïcité active, qui soutienne les libres convictions de tout autre.
Il faut bannir l’enrégimentement des convictions (liberticide), servant à créer des groupes qui distancient les personnes, on doit se sentir proche de tout le monde, de chacun.
Il faut en marge des communautés ou à l’intérieur de ces dernières, selon le poids local des différentes croyances, des foyers constitués d’hommes ou/et de femmes de mêmes traditions religieuses, totalement consacrés au maintien du lien avec Dieu selon leur tradition (monastères, presbytères, ashram…). Ces foyers insufflent la force de leur foi aux communautés, soutiennent spirituellement les communautés, témoignent de la transcendance du monde. Ces foyers de différentes religions coopèrent entre eux pour le bien des communautés.
Il n’y a rien de relatif dans l’exercice de l’Amour. Le relativisme religieux vient du fractionnement, de la division de la communauté, non de son union.
Titre VIII : Vers la Vie
De l’aide spirituelle
Chacun peut développer sa spiritualité, son aspiration au bien, sa foi en la transcendance seul. Néanmoins, un groupe d’aspirations communes, une vie fraternelle de communauté… est une aide précieuse et cependant parfois encore insuffisante.
Certains hommes ont des dons pour aider les autres à découvrir leur chemin vers la Vie. Ils peuvent guider efficacement les autres (après leur mort, via leurs écrits, le témoignage de leur vie, ou de leur vivant, en étant guide spirituel)
De la vie en communauté
Cette vie communautaire constitue le cœur de la vie humaine, elle lui donne tout son sens. Il convient qu’il y ait un contenant à la communauté, c’est-à-dire une vie économique, une vie sociale (partage), éducative (transmission)… et spirituelle. Il faut un ensemble d’actes à travers lesquels puissent s’exprimer de manière concrète l’Amour (donner et recevoir) entre ses membres.
Une communauté doit rester ouverte sur l’extérieur, être à l’écoute, prête à accueillir, à répondre… car comment vivre l’Amour si l’on exclut… si le don est banni. Pour les mêmes raisons, une communauté doit laisser ses membres libres de la quitter… et une communauté ne peut s’emparer de ressources qui rendraient obligatoire d’y adhérer pour qui veut survivre.
Une communauté aimante doit permettre à ses membres de s’isoler, de faire retraite seul afin que la liberté de chacun soit garantie, que la communauté ne soit pas vécue comme un emprisonnement, omniprésente, aliénante pour l’individu.
Certaines personnes, en raison de leur histoire personnelle, ne peuvent vivre de manière permanente en communauté sans ressentir une aliénation … pourquoi ne pas pratiquer une itinérance assumée de communauté en communauté ou vivre dans une très petite communauté, à priori moins aliénante… ?
Sans communauté d’Amour, il est difficile à tout homme de vivre debout, surtout au début de l’existence, quand le lien à Dieu (transcendance) n’est pas encore suffisamment fort.
Du choix ou du non choix d’un partenaire de couple et d’un don particulier de couple
Seul ou en couple, le dessein de tout homme reste le même. Le don parfait d’un couple est très difficile à réaliser en ce monde, car il suppose le don de deux personnes comme une…. une élévation commune vers Dieu, l’Eternité. Par contre, sans intimité interpersonnelle, une personne peut se sentir rapidement seule, isolée dans son don et dans sa progression vers Dieu, l’Eternité. La présence d’une communauté aimante autour de ces personnes permet d’atténuer le sentiment d’isolement, d’autant mieux que dans la communauté se trouve un groupe de personnes dans cette situation ; cela leur permettra de prendre soin les uns des autres entre pairs.
Si les affinités du couple (centres d’intérêts communs) sont trop faibles et que le projet commun peut s’arrêter… mieux vaut s’arrêter, mais il faut qu’il y ait pardon interpersonnel afin que chacun puisse redémarrer sainement sur le plan affectif. Cette rupture restera néanmoins un évènement qui marquera leur avenir affectif à chacun dans la manière de l’aborder (perte de spontanéité, d’innocence). La répétition de ces ruptures n’est pas bonne pour un avenir affectif à deux (perte de sens du couple).
Si le projet de don ne peut être totalement interrompu (enfants), il faut aussi obtenir le pardon en pleine conscience de ces enfants impliquées dans le projet commun (à priori ou à postériori). Il y a parfois plus à se faire pardonner de se désunir qu’à rester bien imparfaitement unis, plus d’incertitude dans la séparation que dans la poursuite de l’union.
Il est risqué pour quiconque de s’unir avec une personne séparée qui n’a pas pardonné et n’a pas été pardonnée par son ex-partenaire (interférence élevée dans la nouvelle histoire affective). L’opportunité de ces unions doit être envisagée au cas par cas et doit être soumise à conditions (interdits divers, choix d’un projet de couple réaliste, respectueux et adapté au contexte et à l’histoire de chacun).
Le choix du partenaire doit se faire avant tout selon les affinités, qui sont primordiales, et non selon un projet de couple précis que l’on s’est fixé personnellement d’avance.
Pour les enfants, si tel est le projet commun, outre les capacités physiques et mentales, il faut du temps, de la disponibilité… pas trop de tracas, de soucis… en un mot, un couple et un environnement ne subissant pas trop l’insensé, un couple ayant suffisamment de consistance face à l’insensé en lui et autour de lui. En effet, le sens facilite l’accueil, l’éducation, l’amour. Pour porter un enfant au monde, le porter dans et vers le sens, il faut de la force… Plus le non sens domine, plus il faut de la force. A défaut de force suffisante, les partenaires qui font couple, peuvent se trouver fragilisés dans leur don.
La contraception, voire l’avortement très précoce (avant la nidation de l'oeuf) si cette dernière échoue, peut être utile aux couples qui se savent trop fragiles pour aimer en vérité des enfants ou aimer un enfant de plus (tout enfant doit pouvoir être accueilli pour lui-même, sens). De plus, la capacité d’accueil de la terre étant limitée, une certaine continence procréatrice s’impose.
L’avortement tardif devrait être réservé, et non systématique, au cas de conception mêlée d’abus (viols), de non sens (manipulations). Cet acte est lié au désespoir que suscite l’arrivée de cet enfant. Eliminer l’enfant à venir permet d’évacuer le désespoir, la pression du non sens, mais de fait en faisant cela le parent en devenir adopte un comportement insensé à l’égard de cet enfant. Ces expériences négatives font perdre la spontanéité, l’innocence d’une grossesse désirée pour elle-même par la suite… Qui pour juger cet acte ?
Les couples sans enfants (par choix ou incapacité) se tourneront vers des dons différents, également voire même davantage fructueux.
La connaissance de ses origines et la reconnaissance par ses origines est primordiale pour qu’un enfant puisse inscrire paisiblement son histoire dans celle de l’humanité. De même, une éducation assurée par les parents biologiques est plus naturelle, sereine, moins conflictuelle, plus légitime, à priori. Combien d’enfants cependant seraient mieux, plus aimés, plus réchauffés, dans une famille d’accueil que dans leur propre famille ?
L’Amour dans le lien à l’enfant n’est pas pour lui une manifestation patente de la source de ce qui fait du bien, l’amour choisi entre les êtres, entre ses parents. La réciprocité du lien aimant avec l’enfant n’est pas imposable (sinon ce n’est plus de l’amour, mais de la contrainte). Cependant, combien d’enfants sont-ils confrontés à des parents sentimentalement désunis et élevés par l’un et/ou l’autre comme séparément, combien d’orphelins, de sans foyers, n’ayant même pas la protection, l’amour d’un seul parent… ?
Titre IX : Conclusion
Que chacun se libère des raisonnements tronqués qui l’enferment dans le non sens.
En ce monde exposé de toutes parts au non sens, nous sommes tous différents par nos facultés, nos capacités, notre situation sociale, notre histoire… ayant expérimentés plus ou moins l’amour et le désamour… ayant plus ou moins de facilité à espérer, plus ou moins de facilité à désespérer.
Que chacun choisisse des lignes de Vie (vie conjugale, célibat, enfants, vie en communauté…) en concordance avec ses capacités et son souhait, afin de ne pas se mettre en situation de désespoir, afin de retrouver l'espoir, afin de pouvoir rester dans la ligne de la Vie, de pouvoir aimer.
Que les personnes désireuses de vivre le sens en conscience ne côtoient plus qu’à minima ceux qui choisissent le non-sens délibérément, afin de ne pas l’alimenter, afin de se protéger.
Que chacun ait à cœur de réparer les abus qu’il a pu commettre, ou dont il a pu bénéficier ; ou à tout le moins de les admettre à défaut de pouvoir les réparer, de cesser en tous les cas d’abuser.
Que chacun ne gère plus ses biens, n’utilise plus sa position sociale, s’il en dispose, pour son profit, mais pour celui de l’humanité ;
car toute différence de richesse matérielle, de position sociale, prend racine dans le non-sens.
La seule alternative à la quête spirituelle de l’éternité est la quête matérielle, qui malheureusement ne pourra jamais harmoniser durablement une communauté.
L’apparent report de l’intérêt des personnes sur le seul aspect matériel de leur existence, est le résultat de ce que ce positionnement est le plus dans un rapport direct avec le non-sens, qu’il expose moins la personne à l’abus.
Souvent la quête spirituelle authentique s’est complètement retranchée dans l’espace privé, dans notre intimité, ce qui rend plus difficile son enracinement dans une communauté de partage.
Tout comme chacun d’entre nous, les organisations religieuses sont toutes au mieux contraintes par la présence du non-sens, quand elles n’y sont pas asservies ou ne l’ont pas été, ce qui d’ailleurs fait ou a fait parfois leur funeste « succès ».
Titre X :Post-scriptum
Tandis que ce monde s’achemine vers une fin définitivement et irrévocablement tragique, voici que, par les lois naturelles, cet achèvement insensé peut se briser.
En effet, de grands désordres naturels peuvent disloquer la société mondialisée et abattre l’hégémonie du non-sens.
Bien que se déploie dans le même temps une grande détresse, du fait de l’inadéquation de la société mondialisée aux désordres qu’elle a elle-même suscités,
tout redeviendra alors l’espace d’un instant possible.
Pour la première fois depuis la nuit des temps, l’humanité tout entière échapperait simultanément au pesant fardeau qu’elle traine depuis trop longtemps.
Reste à savoir si, éveillé à la conscience des réalités de ce monde, comme il le sera alors plus parfaitement par l’épreuve endurée,
l’homme souhaitera également modifier durablement sa trajectoire ?
Si, à l’encontre de toute intelligence et de toute humanité, certains ne le souhaitaient pas, le constat de l’existence d’une force irrationnelle, malfaisante et occulte, pourra être fait… et l’éventualité du néant évacuée.
Si malgré la contrainte induite par ce choix de quelques-uns sur l’ensemble des hommes (présents et à venir), l’humanité parvenait tout de même à en échapper, c’est qu’une transcendance aimante se sera manifestée pour annihiler la contrainte.